Le mercredi, c’est champagne  ! par François Sorton

Le mercredi, c’est champagne  ! par François Sorton

Vous êtes à peine remis de l’ivresse d’un formidable cru Ajax qu’il faut remettre ça le lendemain avec un Manchester-City à couper le souffle. Parfois, de longues périodes de disette vous donnent envie de renvoyer valdinguer tous vos abonnements au foot. Et puis, la magie arrive en rafales et vous en redemandez.

Du talent à revendre
Pep est un seigneur. Là où par exemple, le sanguin Rudi Garcia, entraîneur de l’OM, aurait demandé aux supporters de Marseille de défiler sur la Canebière pour protester contre l’injustice, l’Espagnol a refusé de parler de l’arbitrage  : «  J’accepte l’élimination, fût-elle cruelle. Nous avons fait un très grand match, Tottenham aussi, je les félicite  ».
Il faut un fair-play exceptionnel pour ne pas s’appesantir sur des décisions arbitrales qui sont toutes allées dans le mauvais sens. Le troisième but décisif de Tottenham était entaché d’une main et le but refusé à Sterling dans les arrêts de jeu n’était sans doute pas hors-jeu. Le VAR, selon les angles qu’il propose, crée parfois plus de problèmes qu’il n’en résout. «  L’arbitre a jugé en son âme et conscience  », a conclu Guardiola.

Guardiola, la classe
Manchester City aurait pu marquer huit buts mais Tottenham avait Lloris, dont le niveau est exceptionnel, il avait aussi au milieu le Danois Eriksen, ce qui se fait de mieux en matière de clairvoyance et de vision du jeu et en attaque le Sud-Coréen Son, un perturbateur virevoltant.
Ce fut comme un match de boxe où l’on se rend coup pour coup, où tout le monde ne pense qu’à marquer un but de plus que son adversaire. Didier Deschamps a dû se faire des cheveux blancs devant ce match où défendre devenait facultatif. Au jeu de passes plein de panache et d’intensité de City, Tottenham a contré avec beaucoup d’intelligence. Il faudrait être très téméraire pour critiquer cette tactique quand elle est si harmonieusement appliquée. Pour les hommes de l’Argentin Pochettino, c’est un juste retour des choses si l’on veut bien se souvenir que l’an passé, ils avaient été éliminés au même stade de l’épreuve par le réalisme de la Juve après deux prestations de haute volée.
Tottenham-Ajax et Barcelone-Liverpool dans quinze jours, c’est la promesse de grandes cuvées. C’était mardi, c’était mercredi, c’était la Ligue des Champions, là où on joue pour marquer des buts. Vendredi, samedi, dimanche, c’est la Ligue 1 où nous attend Nice-Caen…
Passer du Dom Perignon à une piquette fadasse, c’est le sort du passionné moyen de football…