La Copa est pleine! par Simon Lebris

La Copa est pleine  ! par Simon Lebris
Eh oui, on n’en peut plus de voir nos rêves foulés aux pieds par des footballeurs gavés de talent, d’argent et de renommée. Et ce n’est pas la pitoyable et attendue (orchestrée  ?) victoire du Brésil à la Copa America qui va nous remettre en appétit  !


Est-ce notre faute d’avoir suivi la Coupe du monde 1970 et la « victoire de l’offensive  » comme l’avait titré Miroir du football à l’époque  ? Que le Brésil des Pelé, Clodoaldo, Gerson, Tostão et consorts l’ait remportée a dû nous traumatiser puisqu’on attend toujours quelque chose de l’équipe auriverde. Mais pas ça  ! Pas ce football attentiste et opportuniste, pas ces footballeurs capables du meilleur à raison d’une fois tous les 36 du mois, autrement dit une fois par match, et encore  ! Brésil-Pérou 1970 (4-2), c’était tout de même autre chose que sa version 2019 (3-1, mais on s’en fout), avec, côté péruvien, une association Sotil-Chumpitaz qui prouvait que les Indiens se souvenaient d’avoir inventé, bien avant Colomb, un genre de football  – appelé ullamaliztli  en aztèque,  pok-ta-pok  ou  pitz  en maya.
Mais notre époque n’a que faire de ces matches mythiques. Au contraire elle s’acharne à “démythifier” nos souvenirs pour mieux nous berner avec des matches où seul le résultat compte (et les gesticulations narcissiques des supporters, cibles prioritaires des caméras de télévision). Messi redoutait publiquement un arbitrage – et en particulier le recours au VAR – objectivement favorable à l’équipe hôte de la compétition. Ce fut moins le cas en finale qu’en demi-finales contre… l’Argentine. Mais à part le nom du vainqueur gravé dans les sacro-saintes statistiques, on ne retiendra rien, question jeu, de cette finale qu’avec un peu plus de lucidité et d’efficacité à la fin de ses actions, le Pérou aurait mérité d’emporter, tant le Brésil lui a incroyablement laissé le monopole du ballon.
Malgré ses talents de finisseur, Everton n’a pas fait oublier Neymar, blessé à la cheville et empêtré dans ses affaires conjuguant son retour au Barça et son implication dans une histoire de mœurs. Ce qui ne l’a pas empêché de suivre cette finale au côté de son président national, l’amateur (entre autres) de pureté sexuelle Jaïr Bolsonaro, apprécié de tant de footballeurs brésiliens à l’exception notable de Juninho. La récente migration de ce dernier à Lyon, dont il est le nouveau directeur sportif, peut se lire en partie comme un exil politique volontaire et courageux.