Marseille au bord du gouffre par François Sorton

Marseille au bord du gouffre par François Sorton

«  Champions Project  », il faut peut-être oublier  : le slogan qui devait propulser l’OM dans le grand monde est mort avant même d’être né. Les prestations marseillaises en Ligue des Champions sont calamiteuses. Le club qui devait tout croquer a encaissé à Porto sa douzième défaite consécutive dans une compétition où il se déshonore.


McCourt-Eyraud, un duo de pieds nickelés
Le propriétaire de l’OM, Frank McCourt est riche, Jacques-Henry Eyraud, président délégué, est diplômé de Sciences Po. et d’Harvard. Avec ce duo aux manettes, on allait voir ce qu’on allait voir, le PSG allait trouver à qui parler. On a surtout vu que ne rien comprendre aux méandres et aux subtilités du football était un vice rédhibitoire. McCourt a aligné d’entrée 200 millions, Eyraud les a dépensés en faisant n’importe quoi, notamment en offrant des salaires monstrueux à des joueurs très «  improbables  ». Le rapport qualité-prix est peut-être ce qui se fait de pire en Europe. Payer 6 millions d’Euros à Payet jusqu’en 2024 ou à Strootman blessé relève de la démence. Du coup, les Phocéens sont endettés au-delà du raisonnable, n’ont plus un sou vaillant et leur capital-joueurs est inexistant ou du moins insignifiant.

Un jeu misérable
Contre l’Olympiakos, Manchester City ou Porto, l’OM a présenté une copie qui, si elle avait dû être notée, aurait du mal à dépasser la note de 2 sur 20. Il n’a toujours pas marqué un but et ne risque pas de le faire s’il ne change pas son fusil d’épaule puisqu’il ne se crée jamais d’occasion (1 pénalty raté hier soir, c’est tout). On a vu des équipes françaises faire de la figuration dans l’épreuve mais à ce point, jamais. Tout est catastrophique, il n’y a rien à sauver. Il faudrait un vrai revirement pour que l’OM soit reversé en Ligue Europa.
Son ultime espoir pour éviter le pire est d’accrocher une place qualificative en Ligue 1 pour la prochaine édition. Pour cela il faudra terminer devant Lille, Rennes, Lyon ou Monaco, ce n’est pas gagné d’avance. Villas-Boas, un entraîneur au passé respectable, ne sait pas comment faire, alors il ne fait rien. «  Défendons à 11, si ça tient on ne perdra pas  » semble être sa devise. Il apparaît totalement désemparé et impuissant devant la méforme persistante de Payet, Benedetto, Thauvin, hors du coup.
Après Tapie et Louis-Dreyfus, McCourt va essuyer les plâtres. Mourad Boudjellal, ancien président du club de rugby de Toulon et Mohamed Ajroui, homme d’affaires tunisien, ont fait un foin du tonnerre pour racheter le club l’été dernier. Ca sent un peu l’esbroufe mais pour l’OM, ce serait un plan de sauvetage inespéré.