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| Il était le président à vie de “L’Equipe du soir” mais les mânes de Pelé
et de Cruyff l’ont rappelé bien avant la fin pour l’intégrer dans leur
champ d’étoiles à leur injouable équipe de fantômes. Un rappel prématuré qui va nous faire regretter ses jugements spontanés, plutôt coups de cœur que coups de rigueur. Son origine africaine (il est né à Brazzaville il y a seulement 66 ans), son tempérament et sa jeunesse méditerranéenne expliquent sa fougue, ses choix, son esprit offensif, à l’image du football qu’il aimait sans savoir toujours le défendre autrement que par une adhésion spontanément proclamée. Il fut surtout un animateur médiatique et la liste des émissions qu’il a présentées, de “Terre de foot” à “Enfin du foot” sans parler de son blog vidéo sur l’équipe.fr ou de ses émissions de radio en on fait un homme public regardé ou écouté par de nombreux amateurs de ce sport qu’il a également pratiqué. Il connaissait bien sûr Miroir du football, François Thébaud et Faouzi Mahjoub. Il avait même eu autrefois projet de développement du football en Afrique pour lequel il nous avait convoqués, Faouzi et moi, dans un bureau à la Maison de la radio. Il aurait rêvé d’être admis chez les professionnels de l’A.S. Cannes, mais son comportement plus près de la marge que du rond central l’en a empêché. Pour l’avoir personnellement “affronté” sur un terrain, balle au pied, je pourrai dire qu’il ne manquait pas de caractère. Mais il savait aussi ne pas se prendre trop au sérieux, et n’oubliait jamais, par sa tenue, de rappeler que le football lui avait fait parcourir le monde : il arborait ou laissait deviner sous son blazer les maillots les plus prestigieux et on voyait bien que son cœur battait prioritairement pour l’Amérique du Sud. Parler de lui, qui n’était pas parfait, à l’imparfait ne va pas sans provoquer de l’amertume. A défaut d’adhérer à ses propos, on ne peut que déplorer la disparition d’un homme qui attirait la sympathie et parlait parfois sans écran. Johan Micoud, qu’on a vu souvent occuper temporairement sa place, était plus rigoureux et pas moins convaincu dans ses analyses. Les amoureux du football offensif ne verraient pas d’un mauvais œil qu’il lui succède. |