On a retrouvé les soldats de Deschamps ! Par Simon Lebris


Vertement tancés par Mike Maignan à l’issue de la défaite (1-3) contre l’Italie, excusés par Deschamps en raison d’un invisible « déficit physique » dont lui et son staff seraient pourtant responsables, les Bleus, accusés de starlettes par leur gardien, avaient à cœur de se racheter contre les Diables rouges. Deschamps, dont le statut se trouvait quelque peu ébranlé par cette défaite de surcroît à domicile, se devait de réagir.
Il l’a fait en réinjectant du sang neuf dans sa formation, selon le principe d’un “turn over” qu’il avait de toute façon anticipé. Exit des valeurs pourtant sûres : Théo Hernandez, Fofana, Griezmann et surtout Mbappé, le capitaine-buteur.
Retour du revenant Lucas Digne, rentrées de Marcus Thuram, Guendouzi (“l’Italien” de la Lazio), Griezmann. Voilà pour l’effectif, qui a évolué d’ailleurs au bout d’une heure, après que Ousmane Dembélé, insaisissable sur son côté droit mais maladroit devant le but, en ait tout de même ajouté un après celui de Kolo Muani.
Ce que les nombreux spectateurs (50 000 environ) du Groupama Stadium de Lyon ont pu apprécier, c’est l’espèce de solidité défensive des Bleus, une marque de fabrique “deschampesque”, une identité basée essentiellement sur une bonne condition physique : paradoxalement, le déficit sur ce plan allégué par Deschamps pour justifier la mauvaise performance de ses joueurs trois jours plus tôt devenait lettre morte. “DD” a pu en tout cas compter sur un milieu de terrain sans faille où N’Golo Kanté, éphémère capitaine (qui a rendu le brassard à Mbappé dès son entrée sur le terrain), s’est démultiplié avec justesse pendant tout le match.
Il y en a sur qui le temps n’a pas prise et il en fait partie. 33 ans n’est pas un âge canonique, même quand on se démultiplie pendant 90 minutes. Mais ce qui a facilité la tâche du sélectionneur quasi inamovible des Bleus, c’est la faiblesse ce lundi soir de l’adversité : on n’a pas reconnu les Rouges qui n’avaient de diabolique que leur maladresse, en particulier dans des mauvaises passes et des pertes de balle assez incompréhensibles. On en veut pour preuve les gestes de dépit manifestés par le toujours excellent De Bruyne dont l’intelligence de jeu n’a guère trouvé preneur chez ses partenaires.
Voilà l’équipe de France en bonne position pour se qualifier dans cette Ligue des nations qui remplace les traditionnels matches amicaux en cette période de l’année. Restent tout de même quelques obstacles : la Belgique chez elle et l’Italie également chez elle pour conclure, le 17 novembre prochain. On est prêts à parier que Deschamps l’opportuniste misera de nouveau sur son goût de l’efficacité défensive.