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1939 – Le 1er septembre, la Wehrmacht entre en Pologne. Le 3 septembre, l’Angleterre et la France, qui ont garanti les frontières de la Pologne, déclarent la guerre à l’Allemagne. L’URSS, qui a signé un pacte avec l’Allemagne, entre à son tout en Pologne, avant de se heurter à la Finlande. 1940 – Le Danemark et la Norvège sont à leur tour occupés avnt l’offensive allemande à l’ouest, en Hollande, Belgique, France. Douze jours après l’entére en guerre de l’Italie aux côtés de l’Allemagne, la débâcle militaire de la France se termine par un armistice dont l’une des clauses essentielles est l’occupation par la Wehrmacht de la zone nord d’hexagone, une zone dite libre restant officiellement sous l’autorité du gouvernement siégeant à Vichy. 1941 – L’Allemagne poursuit son offensive en Yougoslavie et en Grèce, puis en URSS. Tandis que débute la première contre-offensive soviétique, l’agression sur Pearl Harbor déclenche la guerre américano-anglo-japonaise, suivie par la déclaration de guerre de l’Allemagne aux Etats-Unis. 1942 – L’URSS signe un traité d’alliance avec la Grande-Bretagne avant le débarquement allié en Afrique du Nord. La contre-offensive alliée se développe tandis que la défaite de Stalingrad impose la retraite générale de la Wehrmacht. 1943 – Le débarquement allié en Sicile est le prélude à la chute de Mussolini et la capitulation militaire de l’Italie. 1944 – Débarquement allié en Normandie. Libération de Paris. Pénétration des alliés en Allemagne, à l’est par l’armée russe, à l’ouest par les Anglo-américains. Libération de Belgrade. 1945 – Prise de Varsovie, de Budapest, de Vienne puis de Berlin par l’armée soviétique. Mort de Hitler. Capitulation de l’Allemagne le 8 mai. Un effroyable bilan Ajouter à ce résumé schématique les pertes en vies humaines, dont les évaluations les plus sérieuses ont été régulièrement contestées en raison des difficultés à connaître le nombre des victimes civiles, est une tâche indispensable. Mais quand on aura dit que les estimations s’échelonnent entre 35 et 50 millions de morts, on aura donné une idée approximative de cette effroyable tuerie dont les plus nombreuses victimes, selon les statistiques, se situent en URSS (20 millions), en Allemagne (4 millions), au Japon (2 millions), en Pologne (2 millions), en Yougoslavie (500 000), en France (600 000). Il faut ajouter à ces évaluations fondées sur le nombre des victimes militaires les 8 à 9 millions de morts dans les camps de concentration, parmi lesquels 6 à 8 millions de Juifs qui se trouvaient dans les camps occupés par les nazis. Quant aux pertes matérielles, les énumérer, même avec précaution, serait imprudent dans le cadre de ce livre. Mais on peut imaginer les destructions causées par les millions de tonnes de bombes déversées sur les principales grandes villes de l’Europe centrale et de la Grande-Bretagne par les forces aériennes des grandes nations, sur les usines, les moyens de transport terrestres et maritimes, les routes, les ouvrages d’art. Les difficultés de l’agriculture impuissante à nourrir des masses improductives mais consommatrices de soldats, de réfugiés, de prisonniers, de déportés. C’est pourtant dans cette Europe, où le souci majeur de la plus grande partie des populations était la satisfaction de ses besoins alimentaires, que le football a survécu. Pour l’agrément des pratiquants dont les compétitions régionales ont continué dans tous les pays durant la guerre, en dépit des déplacements de main d’œuvre jeune, des mobilisations, des combats, des bombardements. A Wembley quand même En Angleterre, cible des bombardements de la Luftwaffe après la défaite de la France, le championnat de la League professionnelle a cédé la place aux « regional competitions » dont les résultats et les classements n’ont guère passionné les archivistes. A l’exception de la « League War Cup final » (Finale de la coupe de la guerre), qui a attiré à Wembley des assistances de 40 000 personnes. L’Empire Stadium » de Wembley a été aussi le théâtre d’un match Angleterre-Pays de Galles au profit de la Croix-Rouge. Dans ces deux équipes figuraient les meilleurs joueurs des saisons précédant la guerre. La discrétion des annuaires du football britannique concernant cette période s’explique par la crainte des dirigeants de la League de dévoiler la situation privilégiée de ses footballeurs-vedettes qui ont traversé sans encombre une époque où nombre de leurs compatriotes ont laissé la vie dans les combats. Il s’agit là d’une question délicate qu’on a préféré éluder dans tous les pays, où les vedettes du football ont réussi pour la plupart à poursuivre leur activité sportive pendant que des hommes de leur âge tombaient, victimes de la guerre. Si aucun stade de France ne porte aujourd’hui le nom de l’arrière international Jacques Mairesse, acteur du match France-Autriche de la Coupe du monde 1934 et soldat tué au combat au cours du printemps 1940, c’est sans doute que son destin demeure exceptionnel dans le milieu du football professionnel dont il fut banni pour avoir réussi à créer le premier syndicat de joueurs en 1935. Des matches-ravitaillement En France, sous le règne de Jean Borotra au Commissariat aux sports _ qui imposait son autorité à la Fédération _ le championnat, disputé en deux zones en raison de la division de l’hexagone voulue par l’occupant, n’avait qu’un intérêt sportif limité. Successeur de Borotra qui n’aimait pas le football, le colonel Pascot manifesta son antipathie pour le professionnalisme. Au championnat des clubs, il substitua en 1943-1944 le championnat des équipes fédérales, qu’il souhaitait représentatives des régions françaises, mais que le public populaire, aux prises avec d’autres soucis, boudait ostensiblement. Mal payés, effectuant leurs déplacements dans des chemins de fer surchargés, les « pros » avaient le privilège de pouvoir participer, au lendemain de leurs matches officiels, à des matches amicaux dans les petites villes provinciales, où ils percevaient leurs primes sous la forme de denrées absentes du ravitaillement légal. Ils retrouvaient l’esprit du jeu dans les grandes circonstances comme les finales de Coupe de France disputées d’abord à Saint-Ouen (le stade du Red Star) puis à Colombes, où un nombreux public (15 000 en 1941, 40 000 en 1942, 32 000 en 1943, 33 000 en 1944) recréait l’ambiance des années de la paix. L’équipe de France parvint même à jouer trois matches en 1940 et 1942 à Paris, Marseille et Séville contre les équipes de pays non belligérants (Portugal, Suisse et Espagne). |
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La Suisse : quinze matches La Suisse, épargnée par la guerre grâce à son statut de neutralité, réussit à jouer un total de quinze matches, dont dix dans les années 1941-1942. Contre l’Italie, ses résultats ont été remarquables : une victoire 3-1 et un nul 1-1. Contre l’Allemagne, ses quatre rencontres se sont soldées par deux victoires et deux défaites. Elle a battu la France à Marseille 2-0 mais a succombé trois fois devant la Hongrie 0-3, 0-3, 1-3, ainsi que devant l’Espagne (2-3). Un ensemble de prestations qui a confirmé les performances des Bickel, Amado, Wallaschek à la Coupe du monde 1938. L’activité du football dans des conditions qu’il faut avoir vécues pour comprendre combien elles étaient peu favorables à la pratique et au spectacle du sport confirme ce que la première guerre mondiale avait montré, à savoir que le football n’est pas une mode fugace mais fait partie intégrante de la vie de la société du XXe siècle. Certes la quatrième Coupe du monde n’a pu se dérouler à la date prévue mais en 1945, personne dans le milieu du sport n’a oublié les noms des joueurs et des équipes qui, en illustrant ses trois premières éditions, ont fait rêver la jeunesse du monde. |