Jean-Marc Guillou, une journée ineffa(ça)ble, par Simon Lebris (alias “Jaïr”)


Vue globale des participants : on peut y reconnaître D. Sanchez, Arsène W, JMG, D. Le Glou, Jaïr, etc.

Jean-Marc Guillou, une journée ineffa(ça)ble, par Simon Lebris (alias “Jaïr”)

Réunir ses amis éparpillés un peu partout (Côte d’Ivoire, Suisse, Sud-Est, Sud-Ouest, Paris, etc.), c’est la gageure qu’ont tenue et réussie Stéphanie et Sarah, les filles top-dynamiques de Jean-Marc Guillou (dont Stefan Kovacs, alors sélectionneur, n’avait pas craint de dire un jour qu’il n’avait pas le “top-niveau”).

Tout fut donc une histoire d’amitié, ces 24 et 25 juillet, et même une histoire d’amour, d’humour ou tout ce que vous voudrez qui rime avec toujours. On n’était pas là pour célébrer par anticipation l’anniversaire de “JMG”, mais pour honorer un joueur qui donna tant de bonheur à Angers, Nice, Neuchâtel, Mulhouse, un entraîneur qui inculqua l’amour d’un certain football aux équipes de Cannes, de Mulhouse, du Servette Genève, de Beveren, un formateur sans préjugé qui alla dénicher des pépites en Côte d’Ivoire, au Mali, en Algérie, à Madagascar, au Vietnam pour qu’ils fassent ensuite se pâmer les spectateurs d’Europe, à charge pour celle-ci de leur apporter un confort financier qu’ils n’auraient sans doute pas connu dans leur pays d’origine.
Le meilleur dans cette célébration, c’est que l’intéressé n’était même pas au courant  ! Stéphanie et Sarah avaient mis au point une arrivée au compte-gouttes que tout le monde, amis, parents, enfants, etc., a respectée. Mais n’allez pas croire qu’elle suffit à désarçonner un Jean-Marc Guillou, qui en a vu d’autres (mais certainement pas des comme ça  !). Et puisque c’est d’amour qu’il s’agissait, comme dans la chanson d’Aznavour, ils étaient tous là, ou presque  : Pauline la sœur aînée, Johnattan le fils ivoirien, Matthieu et Corinne les récipiendaires (qui avaient mis à disposition maison et jardin), plus quelques témoins aussi fraternels qu’Arsène Wenger l’intarissable sans limite de sujet, Daniel Sanchez le stylé coéquipier niçois, Serge Trinchero le complice efficace de Neuchâtel-Xamax, Dominique Le Glou le prosélyte fervent qui tirait ses coups francs dans la petite lucarne ou Christian Montaignac, journaliste hier brillant et scrupuleux de L’Equipe, irrésistible aujourd’hui au clairon ou au “cor de pêche”, sans oublier Diabis, débarqué le jour même d’Abidjan et représentant à lui seul tous ses frère des multiples académies JMG.

– Et toi, à quel titre  ? vous demanderez-vous au sujet de ma présence dans cette célébration intime.
Eh bien, il m’a suffi en avril d’envoyer un e-mail à JMG, de qui je n’avais pas de nouvelles depuis des lustres, pour qu’il me réponde aussitôt («  il est comme ça, celui-là  », chanterait Vassiliu sur un air brésilien) et que je reçoive l’invitation de Stéphanie dès le surlendemain  ! Guillou n’était pas le plus rapide des milieux de terrain, mais question amitié et fidélité, essayez donc de le rattraper  !
Arrivée, réception, agapes, joie de se (re)connaître, palabres, remémorations, tentative d’obstruction déjouée du covid (que JMG a contracté augmenté d’une crise de palu  !), on imagine l’atmosphère ensoleillée de cette fin de journée. Un magnifique album réunissant témoignages, articles et photos au fil du temps fut remis au héros dont l’émotion, pour n’être pas démonstrative, était visible dans les plissements discrets du coin de son œil. Tout le monde s’est plongé à tour de rôle dans l’album en déplorant qu’il s’agisse là d’un exemplaire unique (à bien des égards).

En compensation nous eûmes droit à la projection des remerciements vidéotés de tous les enfants de Sol-Béni et autres académies  : pour Aruna, Yaya et Kolo Touré, Baky Koné, Romaric, Tony, Badjan, Madinho, etc., JMG reste bien plus qu’un éducateur, qu’un formateur, qu’un coach. Maître de sa passion, il demeure un guide qui vous ouvre la voie de la fraternité entre les humains, d’où qu’ils viennent, quoi qu’ils pensent, quelque talent qu’ils possèdent. Non, ce n’était pas la soirée des bisounours ni des guillounours, mais celle d’une joie de vivre comme le football, cet orchestre mondial, peut en déclencher.
Il y eut aussi la remise d’un présent auquel le rédacteur de ces lignes, amateur de stylos, fut particulièrement intéressé  : une parure avec stylo et roller, d’un bleu luxueux comme la mer. Jean-Marc Guillou, que j’ai vu écrire comme il joue, aussi fluidement que coule une rivière, fixera bientôt pour nous l’histoire de ses académies.

Les prolongations du lendemain, moins inattendues mais tout aussi chaleureuses, s’achevèrent sur un bouquet final qui ne pouvait pas ne pas avoir lieu  : une partie de tennis-ballon improvisée entre septuagénaires rajeunis et adorables ados finalement matés  ! «  Le presbytère n’avait rien perdu de son charme ni le jardin de son éclat  » peut-on lire dans Le Mystère de la chambre jaune. Sur une petite pelouse d’Arles, JMG n’avait rien perdu de son adresse ni de sa conviction  : son projet est aujourd’hui de créer lui-même non plus une académie mais un club où ses poulains prendront le temps de grandir et de se parfaire pour damer plus tard le pion à toutes les adversités et remporter – oui, ouvrez bien les yeux et souvenez-vous en quand la chose arrivera – la coupe du monde des clubs.


Simon Lebris (à g.) face aux facéties de Christian Montaignac.