Son Traité du style ne ménageait pas son pays natal. Mais nous ne sommes
pas là pour parler littérature.
Parlons football, qui n’est pas la discipline reine des J.O (lesquels nous
n’avons personnellement guère suivis, hormis la joyeuse cérémonie d’ouverture,
ayant en horreur le chauvinisme, particulièrement flatté par ce genre de
compétition).
La France, peut exhiber en souriant sa soixantaine de médailles récoltées
à l’heure où ces lignes sont écrites, c’est-à-dire la veille de la cérémonie
de clôture. Thierry Henry n’a pas eu cette fois la main heureuse en “ne”
récoltant que l’argent. Mais elle n’est pas en chocolat et le temps qui
passe ne la fera pas fondre. Son onze avait fort à faire avec celui d’Espagne,
donné favori par son jeu prétendu chatoyant. Il ne le fut guère lors de
cette finale, l’enjeu primant le jeu, l’air est connu mais ne nous enchante
toujours pas.
Didier Deschamps était dans la tribune d’un Parc des Princes logiquement
acquis à la cause des Bleuets, et même si la victoire n’a pas conclu les
plus de deux heures de la rencontre, il a dû se dire que les équipes de
France fonctionnent toutes sur le même schéma (les féminines ne méritaient
pas de perdre contre de brutales et tricheuses Brésiliennes) : talent
individuel, condition physique optimale, opportunisme.
Mais ces recettes n’ont pas marché le 9 août en fin d’après-midi. Le gardien Restes a failli, Lacazette a peut-être senti le poids des ans au sixième match, Olise et Mateta ont été au niveau, Akliouche et Désiré Doué sont entrés trop tard malgré la belle remontée (de 1-3 à 3-3) qui a mené ces Bleus olympiens en prolongations. Que se serait-il passé si le Real Madrid avait libéré le nouveau co-propriétaire du Stade Malherbe de Caen (Mbappé) ?
L’équipe de France aurait peut-être marqué plus que trois buts au gardien
remplaçant du PSG (Tenas, auteur d’une relance à la main aussi longue que
décisive, point concluant d’un match à huit buts (!), preuve d’une finale
rare, haletante, indécise). L’Espagne a su répondre physiquement, moralement,
gagner du temps quand il le fallait, et possède en Firmin Lopez un chef
d’orchestre précoce formé à la Masia de Barcelone et que Xavi avait confirmé
au poste de meneur de jeu. Thierry Henry a trouvé des mots réconfortants
et jugé « extraordinaire » un parcours que l’or n’a pourtant pas conclu.
Victoires contre de rugueux Argentins après plus de 10 minutes de temps
additionnel, victoire 3-1 contre des Egyptiens semi-finalistes inattendus,
défaite contre les Espagnols : un vainqueur et un vaincu, il connaît la
loi. Mais comment ne pas saluer la performance des offensifs Marocains,
médaillés de bronze après avoir cartonné et contre les Etats-Uniens 4-0,
et contre les Egyptiens 6-0 dans le match pour la troisième place. Ils
n’avaient été battus que par… l’Espagne, 1-2.
Un seul but d’écart.
On a beau ne pas avoir, ici, le culte du résultat, il y en a qui nous parlent
!