Des vaincus valeureux par Loïc Bervas

Des vaincus valeureux par Loïc Bervas

Les deux équipes finalistes de cet Euro sont donc l’Italie et l’Angleterre. La première grâce à la loterie des tirs au but, la seconde grâce à un penalty très discutable accordé par l’arbitre Makhelie pour une «  faute  » de Maehle sur Sterling (a-t-il cédé à la pression du public anglais du Wembley  ?). Pour ce qui est du jeu, les deux vaincus, chacun avec ses armes, sous des formes différentes, ont fait honneur au football.
Une Espagne dominatrice

Les Espagnols ont eu la possession du ballon, ont affiché un jeu technique et multiplié les passes, souvent à une touche de balle, avec un milieu de terrain _ Pedri, Koke et Busquets _ prenant l’ascendant sur son vis-à-vis _ Verrati, Jorghinho, Barella_. Il leur a manqué du tranchant dans la dernière passe _ à la manière d’un Iniesta ou d’un  Xavi  !_ ainsi que de la précision dans les tirs  : ainsi la tête à bout portant d’Oyarzabal ou le tir des 20m d’Olmo en deuxième mi-temps, ou les occasions pendant la prolongation.

Les Italiens, beaucoup moins dynamiques qu’on ne les avait vus lors de leurs précédents matches, surtout en première mi-temps, ont démontré leur science de la défense autour de leurs vieux spécialistes Bonacci et Chellini, et aussi leur sens du contre comme en témoigne leur but: une balle partie du gardien Donnarumma, arrivée en quatre passes à Chiesa qui ne rate pas l’occasion. Un but contrastant avec celui de Morata après un une-deux avec Olmo. Puissent-ils retrouver les promesses offensives qui les a animés dans des parties précédentes et ne pas retomber dans les anciennes habitudes.


Des Danois sans complexe

Ils avaient sur le papier une équipe moins huppée que leurs adversaires. Mais après 20 minutes où ils ont subi la domination anglaise, ils se sont libérés de l’étau et joué plus haut, ce qui leur a permis de marquer sur un coup-franc merveilleux de Damsgard. Ils ont à nouveau subi après le but anglais, marqué contre son camp par Kjaer sous la pression de Sterling sur un centre de Saka. Avec une grande débauche d’énergie sur le plan offensif comme défensif, ils ont fait mieux que résister et allaient dès que possible vers le but adverse.

Ils se sont même enhardis pendant la seconde mi-temps. La balle allait d’un but à l’autre, avec des accélérations des deux côtés, à un rythme soutenu, ce qui amenait un jeu un peu décousu et du déchet technique de part et d’autre.

Bien qu’ayant fait entrer leurs remplaçants, ils ont subi à la fin du temps réglementaire et pendant la prolongation jusqu’au penalty réussi par Kane. Et même alors, ne voulant pas s’avouer vaincus, ils sont allés puiser dans leurs ressources physiques pour se lancer vers le but de Pickford et inquiéter l’entraîneur anglais Southgate, remplaçant l’attaquant Grealish rentré 25 minutes plus tôt par le défenseur Trippier pour assurer le résultat et éviter l’épreuve aléatoire des tirs au but.

On ne peut pas dire que la victoire des Anglais soit imméritée, ils ont sollicité à plusieurs reprises le gardien Schmeichel eux aussi, mais les Danois sont des perdants valeureux, qui n’ont pas fait que se recroqueviller comme d’autres équipes présumées plus faibles, et ont manifesté un bel esprit collectif.